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GAMOU DE TIVAOUANE
9 mars 2009

La cité de Maodo déjà assaillie par les pèlerins

Source : le soleil
326362760_08d27dcb8b_1La ville sainte de Maodo Malick Sy devient de plus en plus trop exiguë pour contenir les milliers de fidèles venus du Sénégal et de l’extérieur, commémorer, aux côtés du Khalife général des Tidianes, Serigne Mouhamadou Mansour "Borom Daraa-yi", la naissance du prophète Mouhamad (Psl). En effet, depuis samedi, il est difficile de se mouvoir dans cette ville "prise d’assaut" par de fervents talibés venus se recueillir aux mausolées des illustres guide de la tarikha tidianya, aujourd’hui disparus, mais aussi, se ressourcer dans la divine source du savoir de Maodo Malick Sy.

Aussitôt après le départ, vendredi en fin de soirée, du chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade, la ville sainte de Tivaouane a repris son rythme religieux. Ceux qui habitent la cité ont repris position devant les différentes mosquées, qui, pour s’acquitter de ses obligations (prières), qui pour se prosterner devant le mausolée de son guide. Par contre, comme cernée de toutes parts, la cité devenait de plus en plus petite, car les pèlerins débarquaient par véhicules, charrettes ou à pieds (pour ceux qui habitent les villages environnants).

Au jour de la clôture du « Bourde » (samedi), c’était le tohu-bohu au niveau du marché surtout où les derniers commerçants finissaient de se créer une place, tandis que des camions de vivres et d’autres marchandises déversaient leurs contenus, bloquant ainsi la presque totalité des issues menant aux différents domiciles des guides religieux, aux mosquées ou aux mausolées.

Tivaouane connaît aussi un embouteillage qui ferait sourire les automobilistes de Dakar. Toutes les issues sont actuellement bloquées, par les calèches surtout qui profitent du Gamou pour faire de bonnes affaires. En effet, les conducteurs de ces véhicules hippomobiles ont augmenté les tarifs, sans crier gare. Car, on déboursait, en temps normal 100 frs du marché central aux Hlm, sur la route de Mboro.

326361179_662532479dEn ces temps de Maouloud, ils réclament 250, 300 voire même 400 à 500 francs. Devant le portail du Cdeps où est logée l’équipe de reportage de votre quotidien préféré, votre fidèle serviteur a été témoin d’une de ces scènes. Une dame, son panier de produits à la main, hèle un conducteur de calèche pour lui dire de l’amener aux Hlm. « 500 frs », lui répond le conducteur sans un regard bienveillant. Et la dame de s’écrier : « Le Gamou est un moment de pardon, de repentir, de louange à Dieu » et tout ce qu’elle sait.

Son vis-à-vis n’en a eu cure : « Hé, j’ai pas le temps, 400 ou laissez-moi partir » et à force de se parler, ils finirent par s’entendre sur la somme de 350 frs. S’agissant de la conduite, on en voit du tout. Des jeunes de moins de 18 ans tenant les brides d’un cheval bien nourri mais qui peut faire des ravages si l’animal s’emballait dans cette foule compacte, ou des vieillards qui n’ont plus la force de contrôler un quelconque mouvement de la bête. Et pourtant, les gens sont habitués à eux sauf les automobilistes qu’ils empêchent de circuler convenablement, pour ne pas respecter les règles édictées par le Code de la route. Parce que ces calèches font leur propre justice à Tivaouane et passent où elles veulent, tournent au gré des appels des clients sans avertir leurs suivants.

Il s’appelle Mor Ndiaye et dit venir de Taïba-Ndiaye avec sa charrette. « Depuis cinq ans, je suis ici dans la cité de Maodo dans l’espoir de gagner un peu d’argent avec ma charrette. Je transporte des marchandises, des bagages et autres produits. J’applique les mêmes tarifs que mes collègues qui habitent Tivaouane, sans me soucier du reste et ainsi le tour est joué. Après le Gamou, je retourne m’occuper à autre chose ». Ils son nombreux qui, comme Mor, pratiquent ce transport, même s’ils ignorent ce que leur demande le Code de la route. « Franchement, je n’ai même jamais vu le livre dont vous me parlez (celui du Code) », car pour lui, les éléments de la sécurité présents pendant la manifestation religieuse « ont autre chose à faire que de s’occuper de nous. Sauf s’il y a accidents bien sûr et de ce côté, rassurez-vous, je prie toujours Dieu pour ne pas en commettre ». (Sacré Mor ! Comme si un accident se programmait !). Toujours est-il que les pèlerins, bien que louant parfois les services de ces moyens de locomotion, rouspètent fréquemment. Mais, la foi aidant, ils oublient toute leur fatigue quand ils arrivent à destination ou chez leur marabout.

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